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cecilotte la bordelaise
14 février 2010

Reprise des chroniques... Si l'on peut dire...

 

Cecilotte s'est mise volontairement quelques jours entre parenthèses... Mais tout va reprendre de plus belle, à son allure de croisière, je l'espère, le temps de "prendre le temps" , le soir, après une dure journée de labeur, de tapoter sur l'ordinateur...

 

Aux dernières nouvelles, je sais par quelques "aficionados" que le modeste papier sur la disparition de celui qui provoqua chez moi, un grand choc littéraire a plu... SALINGER...

Salinger

J'aime beaucoup ce point serré face à l'objectif... Il résume bien là le personnage... Un homme de caractère... UN HOMME... UN VRAI... De fortes mains, un regard qui en dit long sur sa détermination...

 

Salinger_1

Le séducteur est là tout de même avec quelques années de moins.. Un visage digne de celui d'un acteur américain des années 40... Mitchum ou Grant... A voir... Je peux attendre l'avis de mon ami Yurgen... spécialiste du cinéma de cette époque...


Après cette interruption photographique, mais nécessaire (destinée à ceux qui ne connaissent pas l'homme et son oeuvre...), je disais donc combien j'étais ravie d'apprendre que Salinger ne laissait aujourd'hui personne indifférent. De ce fait, c'est tant mieux pour mon précédent billet d'humeur...

 

En effet, je ne voulais pas en rester là.

Cet homme, J.D. Salinger me laisse bien seule aujourd'hui et avec tant d'interrogations par ailleurs... Mais cela est mieux ainsi. Salinger a pris la décision de se retirer du monde, de vivre loin du monde. Un choix personnel et pour le moins compréhensible. 

J'ai lu un très bel article sur l'auteur de THE CATCHER IN THE RYE (in french : mais beaucoup moins beau : L'Attrape-coeurs...  Quoique... Les Inrockuptibles ont consacré un intéressant papier à Salinger... Ils ont même obtenu un émouvant témoignage de Philippe Djan : "C'est comme si j'avais perdu deux fois mon père". Cf. Les Inrockuptibles, 3 février 2010, n° 740, p. 9.

Djan a rencontré Salinger en 1965. " A cette époque, ke le dis à l'attention des jeunes, il fallait faire un effort de volonté pour ne pas se suicider. Vous n'imaginez pas comme ce pays était sombre et triste et infiniment cotonneux [...]. Rien ne frémissait à l'horizon, rien ne nous retenait de nous jeter dans la Seine".

Salinger fréquentait l'épicerie du Marais des Djan... Le jeune Philippe rencontra le Maître : "Avant je ne savais pas ce qu'était un livre", lui ai-je avoué après avoir lu L'Attrape-Coeurs. Je ne savais pas à quoi ça servait. J'étais bouleversé. Pour commencer, je ne mangeai rien durant trois jours [...]".

[...] " Si tu deviens un écrivain célèbre; tu n'auras plus jamais la paix", aurait dit Salinger à P.D.

[...] "Un écrivain ne doit rendre des comptes qu'à lui-même, à lui seul [...]/ Un écrivain ne doit obéir qu'à sa propre idée de la perfection. Ne sors pas de là. Ecris le livre que tu souhaites lire. Règle numéro 1".

La leçon fut bien apprise. Djan est à mon avis l'un de nos plus grands écrivains... Il a d'ailleurs été formé à bonne école... Que rêver de mieux, quoique en même temps, il faut disposer du talent nécessaire pour honorer de tels propos... Mais Djan a parfaitement compris... et tellement bien compris d'ailleurs...


Petite parenthèse afin de saisir au mieux tout ce que je viens de vous rapporter : IL FAUT LIRE, RELIRE CE CHEF-D'OEUVRE. J'avais quinze ans, je m'ennuyais à mourir... J'étais déjà hors norme... En dehors de tout... Volontairement d'ailleurs. Je ne veux pas m'en cacher... Une fille curieuse de tout et de ce fait absente, distante et dans son monde..

La lecture de L'attape-coeurs fut une révélation littéraire, un grand choc. La même année (d'ailleurs ce fut l'année des "CHOCS" littéraires, entre autres), j'ai découvert  L'Ecume des Jours (Chloë), L'Etranger...

Durant quelques heures, j'ai suivi, sans lever les yeux, le road-movie (en quelque sorte) de 48 heures d'Holden Caufield... Depuis son départ du collège Pencey Pred d'Agerstown en Pennsylvannie jusqu'à son retour à N.Y... Un mec, un vrai mec que ce Caufield, avec ses joies et ses peines... Son dégoût pour le Brown Betty (pudding dégueu "un truc infect que personne mangeait sauf peut-être les mômes des petites classes qui n'y connaissaient rien et des types comme Ackley qui engouffraient n'importe quoi"...

Et sa fascination pour NY... ;  pour ce train qui le ramènait pour les vacances, à N.Y : "D'habitude j'aime bien prendre le train, la nuit en particulier, avec la lumière allumée et les vitres tellement noires, et puis le type qui circule dans le couloir en vendant du café et des sandwichs et des magazines [...]". 

Bref je ne vais pas me répéter... Même si vous avez déjà lu ce livre, il faut le relire... A plusieurs âges de la vie d'ailleurs... Il n'a pas pris une ride... L'écriture est toujours efficace, résolument et éternellement moderne...

L'Attrape-coeurs, a été publié en 1951, à Boston, chez Little Brown & Cie. Fort de son succès, il reste l'un des 25 livres les plus vendus dans toute l'histoire de l'édition américaine...

Mais ne vous arrêtez pas là... Salinger n'est pas l'homme d'un seul livre... 

Salinger_Franny___Zoey

Viendront par la suite les deux nouvelles Franny and Zoey, publiées dans le New Yorker en 1961.

 

Salinger_Franny___Zoe_2

FIRST EDITION. Boston, Little Brown & Cie, 1961.

Au mois de septembre de la même année, les deux textes paraîtront sous la forme d'un roman du même nom.

Salinger nous conte l'histoire de deux membres de la famille Glass. Franny et son frère Zoey. Franny est étudiante en arts dans la prestigieuse Université, près de Boston : The Wellesley College (Rien à voir avec nos universités françaises... De vrais et de bons enseignants... Une activité débordante... Une curiosité intellectuelle qui devrait faire pâlir de jalousie, quoique (je ne suis pas certaine qu'ils seraient en mesure de comprendre ce que je veux dire...) certains enseignants, enfin plus précisément certaines personnes qui se considèrent comme étant de parfaits pédagogues...). A BON ENTENDEUR SALUT... IL FALLAIT QUE JE LE DISE... PAS BIEN...

Donc je reviens à Franny. ET bien Franny (a une petite amie et son prénom c'est B...). Non, je m'égare... Le désenchantement de Franny est tel, qu'elle tente non sans mal, de s'échapper du monde dans lequel elle cherche à survivre... Zoey va l'aider... Une magnifique histoire... Je ne peux vous en dire davantage.. Je ne veux pas déflorer le sujet...

Une petite citation de l'auteur en anglais of course : " I love writing on these Glass stories. I've been waitinf for them most of my life, and I think I have fairly descart monomiacal plans to finish them with dire care ans all-available skill".


A compter de ce deuxième roman, Salinger publiera une série de neuf nouvelles évoquant des membres de la famille Glass. Certaines sont de véritables chefs-d'oeuvres... Selon moi ce ne sont d'ailleurs que de purs chefs-d'oeuvres d'écriture et d'imagination... 

Nine_stories

Dispo chez Presses Pocket... Précipitez-vous !!! Les yeux fermés... Bien entendu...

 

Aujourd'hui, deux autres nouvelles de Salinger, et non des moindres,  sont de nouveau publiées.

Salinger_dressez_haut_la_poutre

Dressez haut la poutre maîtresse, charpentiers, suivi de Seymour, une introduction... Encore la famille Glass...

 

 

Pour la petite histoire, qui est devenue pour certains un mythe... Salinger cessera de publier le moindre texte à compter de 1965. Pour une raison, qui ne nous regarde pas (et qui s'ajoute à l'élégance du mystère),l'écrivain  se retire à Cornish dans le New Hampshire... Depuis, plus rien... Bien sûr, quelques curieux ou illuminés, voire passionnés ont bien tentés de percer le secret Salinger mais rien ne filtre... D'ailleurs, quoi de plus parlant à ce sujet que cette phrase que Salinger fait dire à Zoey : "Il sait que je suis né à N.Y. et que s'il y a une chose qui me dégoûte c'est l'ambiance"... A méditer...

Donc depuis 1965, Salinger vivait retiré dans sa propriété de Cornish.

Rien ne filtrait...

Et puis il y a un mois sa disparition...

J'ai lu depuis sur le net qu'une série de lettres adressées par Salinger à son ami Michael Mitchell entre 1951 et 1993 avait été vendue en 1999.

Lettres_vendues_en_1999

Elles sont aujourd'hui exposées en plein coeur de Manhatan dans la célèvre Morgan Library...

 

Ces 11 lettres relatent la vie de Salinger et sa retraite à Cornish... Elles révèlent que durant toutes ces années Salinger n'a jamais cessé (pour mon plus grand bonheur et le votre, j'espère) d'écrire. Ses journées de travail débutaient à 6 heures du matin, ne s'interrompant que "si c'est absolument nécessaire"...

Mais est-ce absolument nécessaire que de ressortir tout cela ? Laissons la place au mystère... Il en vaut la peine, dans ce monde aujourd'hui totalement transparent...

J'espère que mon enthousiasme vous aura donner l'envie de lire et de relire SALINGER... UN DES PLUS GRANDS ECRIVAINS AMERICAINS... Tant d'auteurs mais aussi d'artistes, de réalisateurs (Songeons aux frères COEN, dans The Barber ou TIM BURTON...) se revendiquent de Salinger...

 

POUR M.S. (avec une belle mélodie de Bashung en sus).

 




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cecilotte la bordelaise
  • les tribulations d'une bordelaise. Ses coups de coeur (littérature, musique, cinéma, modes, arts...). cecilotte se trouve désormais entre Paris et Concarneau... Elle garde toujours un œil affectueux sur Bordeaux et ses bords de Garonne.
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