hommage au grand Jim...

Hier soir, l'humeur n'était guère à la plaisanterie... Le froid a de nouveau pointé le bout de son nez. Du coup, on a plutôt envie de rester sous sa couette que de s'aventurer dans les rues tristes et froides, histoire de dénicher un cadeau de noël supplémentaire pour un tel ou une telle...

Rien ne vaut une bonne soirée devant un film, un grand film... Voilà plusieurs mois que je voulais revoir Legends of the fall...du cinéaste américain Edward Zwick, avec dans les rôles principaux, Brad Pitt, Antony Hopkins, Aidan Quin, pour ne citer qu'eux...

L'histoire se déroule au moment de la première guerre mondiale, dans le Montana. Un ancien colonel à la retraite, M. Ludlows, vit avec ses trois fils, Alfred, Tristan et Samuel, dans une belle exploitation. Un couple et leur fille (de sang mêlé...) sont à leur service...

La guerre éclate et les trois fils, malgré l'interdiction paternelle décident de s'engager. Samuel, le plus jeune, fiancé à la belle S, n'en reviendra pas. Durant près de deux heures, nous assistons au destin tragique de la famille... Les paysages sont magnifiques... Les chants indiens très émouvants...

Le personnage de Tristan, l'un des plus beaux rôles de B. Pitt. Des trois fils Ludlows, Tristan est sans aucun doute le seul à rester attacher tant à sa terre, qu'à ceux qui la peuplaient autrefois. Il connaît parfaitement, les traditions ancestrales du peuple Indien, grâce à un vieil indien qui lui servit de guide en quelque sorte...

Les jours heureux ou le temps de l'innocence...

Zwick a adapté, et ce de manière fort élégante, le très beau recueil de nouvelles de l'un des plus grands, et pour moi, le plus grand, auteur américain, Jim HARRISON.

Harrison est originaire du Montana. Après avoir enseigné quelques années à l'Université, il prend la décision de devenir écrivain. Il remporte son premier grand succès en 1979, avec LEGENDS OF THE FALL (Légendes d'automne).

Le recueil d'Harrison se compose de trois courtes nouvelles : La vengeance, l'homme qui abandonne son nom et Légendes d'automne...

Jamais je n'ai lu un bouquin aussi envoûtant... On en sort guère indemne... Le style est unique, incomparable... Les phrases d'une étonnante originalité... Bref, vous l'vez compris, un chef-d'oeuvre...

Je ne peux manquer de citer ce très beau texte de Yann Queffélec, paru dans le Nouvel Obs : " Les romans de J.H font entrevoir en chacun d'entre nous l'ombre portée du criminel, du tricheur et du saint. Les auteurs français, plus habiles à sodomiser les mouches de la ponctuation, à sacraliser des arguties qu'à livrer une inspiration juste. Le roman pour H., c'est la religion du délire. Il ennivre les mots, les saoûle à mort ; il écrit à tue-tête et batit des phrases où se devinent encore les ahans et les suées. J.H. est un écrivain passioné, donc il nous passionne".

J'aime beaucoup ce texte de Queffélec, il est d'une étonnante exactitude...

Je conseille à celles et ceux qui le souhaitent de lire ce bouquin, puis de passer à tous les autres... DALVA est aussi un remarquable roman...

Et pour les curieux et curieuses, consultez le site officielle de Jim Harrison sur free.fr... Vous découvrirez l'univers de cet auteur au talent incomparable... J'aurais aimé le rencontrer. Mais je ne désespère pas... Régulièrement, du moins à chaque nouvelle parution il se rend à Paris, dans une petite librairie comme je les aime. C'est un bon vivant... Il aime le Bordeaux... et fume de gros cigares, dans son chalet isolé... Et le Whisky n'ai jamais bien loin... Un homme, un vrai... (J'en connais une qui partagera sûrement mon avis... On se comprend...).

En cette froide soirée de décembre, le grand Jim m'a rendu visite... Et quelle belle visite...

Ah Jim quand tu nous tiens...